mercredi 29 avril 2009

De Paris au Médoc, 40 et 1 an plus tard

Vendredi 24 avril 2009.
3h03 pour relier Paris à Bordeaux (581 km), 1h10 entre Bordeaux et Moulis-Listrac (46 km) et 1h pour atteindre la chambre d’hôte sis à Moulis-en-Médoc (3 km)… Les allures décélérées de ce voyage et le déplacement terminal vécu sur un mode assimilé au passé : celui du parcours à pied, m’ont permis d’expérimenter une relation à la distance et au temps pour beaucoup, oubliée.

Au milieu des vignobles

Au fur et à mesure de l’approche du point de chute, sous un soleil printanier qui se croyait en été, cernée de vignobles quadrillant les douces pentes du Médoc, s’égrainaient les noms de domaines (château Maucaillou, château Lynch-Bages, Mouton-Rotchild). Ces étiquettes collées sur des bouteilles entreposées dans ma cave prenaient enfin forme.

Accueillie dans le bourg de Moulis-en-Médoc par le cimetière, je pensais entendre des voix me murmurer : « souviens toi que tu vas mourir ! » et les chiens, vociférant sur les terrains clôturés de leurs maîtres, semblaient hurler dans mes oreilles : « souviens toi que tu n’es pas chez toi ! ». Loin de chez moi, c’est sûr, j’y étais et je n’avais pas eu la peine de monter dans un avion, cette fois-ci.

Assoiffée et affamée, je m’installais sur la terrasse d’un magasin multiservices (alimentation, tabac, presse, photocopie et fax). Les autochtones passaient en me saluant tous invariablement par un même « bonjour » : plus polis que leurs chiens ! Sur la terrasse et sous un parasol, on devisait du dernier achat réalisé… en Franc Français. Peut-être pour que les sommes dépensées passent pour plus importantes ?

Du Listrac dans le Médoc

Arrivée à destination, je n’avais pu résister à piquer une tête dans la piscine malgré la fraîcheur de l’eau, salée (SVP !), puis à déguster un verre de Listrac en compagnie d’une voisine mistigri. Ces instants de solitude, apaisant, allaient me faire manquer la messe du soir, le seul moment où je pensais rencontrer d’autres autochtones, après ceux croisés sur la terrasse du multiservice (vous suivez, ou pas ?). Mais sous la nef de l’Eglise Saint Saturnin, construire 400 ans avant mon arrivée sur cette terre, les fidèles ne se bousculaient pas, et ce malgré une communication volontairement moderniste, avec des fascicules disponibles à l’entrée donnant des conseils sur les problèmes de couple et même sur la dépression (une vraie maladie, Sic !). Conseils plus que bienvenus car la moyenne d’âge des fidèles présents à cet office ne devait guère remonter le moral du prêtre.

Un combat de chefs

Un Chinois à la peine

Je revois quelques scènes du documentaire d’Antonioni, La Chine visionné quelques jours plus tôt chez moi, à Nanterre.

Ce que deviennent les banques

Samedi 25 avril 2009, ville de Pauillac.
La Caisse d’Epargne a été reconvertie en cinéma qui s’appelle l’Eden et qui diffuse le film « Slumdog Millionnaire ». Quelle ironie !
- Un film qui nous fait croire que l’on peut tous se marier à des tops modèles et devenir richissime en jouant à « Qui veut gagner des millions ? ». Quel Eden !
- Heureusement que les riches ne sont pas encore tous pauvres !